DĂ©monstration de semis de couvert vĂ©gĂ©tale par drone agricole – Isle-sur-la-Sorgue
Article rĂ©digĂ© par Manon Lallemand du www.vaucluse-agricole.com Drone : semer des graines dans les champs et les esprits Mi-novembre, Ă LâIsle-sur-la-Sorgue, le lycĂ©e La Ricarde, organisait pour ses Ă©lĂšves une dĂ©monstration de semis de couverts vĂ©gĂ©taux par drone, sur une de ses parcelles de blĂ©s. IdĂ©e dâavenir ou question de pĂ©dagogie ? Un peu des deux, rĂ©pondra lâĂ©quipe Ă©ducative… Cette annĂ©e commençait lâĂ©veil Ă un nouvel outil dans le secteur agricole : le drone Petit Ă petit le lycĂ©e professionnel agricole La Ricarde de LâIsle-sur-la-Sorgue poursuit son cheminement vers un enseignement innovant, dans lâobjectif de balayer le plus largement possible ce que pourrait ĂȘtre lâagriculture de demain. Cette annĂ©e commençait lâĂ©veil Ă un nouvel outil dans le secteur agricole : le drone. âNous avons quatre professeurs qui passent des certifications pour ĂȘtre pilotes de drone professionnels et pouvoir enseigner Ă nos jeunesâ, explique Thierry Techer, directeur de lâUnitĂ© de formation en apprentissage (UFA) et continue des lycĂ©es PĂ©trarque (Avignon) et La Ricarde. Les jeunes avaient dĂ©jĂ eu droit Ă un cours sur lâutilisation des drones et devraient pouvoir apprendre Ă en piloter dans le gymnase du lycĂ©e islois. Les Ă©lĂšves des bac pro et brevet professionnel âAgroĂ©quipementâ, ainsi que ceux du BTS GDEA profitaient de la prĂ©sence des deux intervenants pour dĂ©couvrir cette nouvelle discipline. (ML) âDĂšs les toutes premiĂšres formations, les jeunes ont accrochĂ©. Non seulement cela leur permet de cerner une autre dimension du mĂ©tier mais, en plus, leur enthousiasme Ă partager cette expĂ©rience participe au rayonnement de notre formationâ, poursuit fiĂšrement le directeur de lâunitĂ©. Les professeurs seront quant Ă eux probablement amenĂ©s Ă initier dâautres enseignants dans des lycĂ©es de la rĂ©gion, contribuant Ă la construction dâun pĂŽle dâexcellence. Pour le moment, le lycĂ©e possĂšde un drone S900 Hexacoptere de DJI. Mais la rĂ©ponse Ă un appel Ă projet France 2030 devrait leur permettre dâacquĂ©rir trĂšs prochainement un Phantom 4, toujours de chez DJI. Son utilisation sera cette fois orientĂ©e vers la cartographie. Le lundi 14 novembre, Augustin Navarranne, tĂ©lĂ©pilote de Agribio Drone, et Olivier Barros, dâATP Drones, intervenaient auprĂšs des Ă©lĂšves des bac pro et brevet professionnel âAgroĂ©quipementâ, ainsi que ceux du BTS âGĂ©nie des Ă©quipements agricolesâ (GDEA). LâidĂ©e ? Leur exposer dâautres possibilitĂ©s de travaux, notamment avec une dĂ©monstration de semis de colza en couvert vĂ©gĂ©tal sur un champ. Une dĂ©monstration avortĂ©e Ă cause du vent âCette dĂ©monstration a une dimension pĂ©dagogique quant Ă lâutilisation, les rĂ©glages et les avantages dâun drone, mais il y a aussi un intĂ©rĂȘt technique pour lâexploitation. Avec la rĂ©forme de la Pac, il y aura une interdiction de laisser les terres nues. Entre le 1er septembre et le 30 novembre, elles devront obligatoirement disposer dâun couvert vĂ©gĂ©tal pour une durĂ©e minimale de six semainesâ, prĂ©cise LoĂŻc Charpentier, directeur de lâexploitation agricole du lycĂ©e. Les terres sur lesquelles a donc eu lieu la dĂ©monstration avaient Ă©tĂ© laissĂ©es telles quelles aprĂšs la moisson. âAprĂšs le semis par drone, nous allons juste faire un broyage des chaumes, puis du rappuyage, pour espĂ©rer voir lever le couvert rapidement, si la pluie nâest pas trop importanteâ, poursuit le responsable, qui prĂ©fĂšre toutefois attendre de voir le rĂ©sultat dâici un mois avant de se prononcer rĂ©ellement. Pour lâexploitation, lâidĂ©e est aussi de trouver de nouvelles solutions, afin de diminuer le travail du sol et les traitements. En ce venteux lundi aprĂšs-midi, Olivier Barros dĂ©bute la dĂ©monstration avec un drone Quad XL Airbot System, un modĂšle quasiment unique : âIl appartient Ă la classe des moins de 25 kilogrammes Ă vide, avec une charge utile de 10 kilos, ce qui lui permet aussi de pouvoir faire de la pulvĂ©risation par exempleâ. Câest avec ce drone que la parcelle est semĂ©e de colza, malgrĂ© un vent dont les rafales de 25 Ă 30 kilomĂštres par heure dĂ©portent parfois les graines. Le Quad nâaura donc pas droit Ă son second vol, et Olivier Barros sera de retour le jeudi suivant pour terminer le semis. Pour le tĂ©lĂ©pilote dâAgribio Drone et son Agras T30, pas de semis â bien quâil en soit aussi capable â car les autorisations pour voler sont diffĂ©rentes et plus longues Ă obtenir, en raison de lâimposante carrure de lâengin volant. Il propose tout de mĂȘme aux Ă©lĂšves dâobserver le dĂ©collage et le dĂ©placement du drone, qui pĂšse quant Ă lui 35 kg Ă vide et peut en transporter jusquâĂ 40 kg de charge utile, ce qui lâamĂšne Ă 75 kg en mission. âIl existe trois types de pilotage. Manuel, comme ici puisquâil nây a pas rĂ©ellement de mission Ă rĂ©aliser. Mais aussi en automatique, oĂč tout est paramĂ©trĂ© en amont ; ou en semi-automatique oĂč lâon vient contrĂŽle lâalignement manuellementâ, explique Augustin Navarranne, alors quâil promĂšne lâengin au-dessus de la parcelle. Un outil innovant pour lâavenir de lâagriculture ? âCette parcelle dâun hectare aura Ă©tĂ© semĂ©e en environ cinq minutes, contre une heure trente dâutilisation dâun tracteur qui aurait consommĂ© quelque huit litres de carburant. Quand bien mĂȘme nous utiliserions notre gĂ©nĂ©rateur pour recharger les batteries, le drone reste une option relativement dĂ©carbonĂ©e, en comparaison avec les machines agricoles actuellesâ, souligne-t-il. Sâil est vrai que lâoutil peut avoir ses limites, Ă lâimage de la mĂ©tĂ©o, il semble toutefois y avoir bien des avantages Ă utiliser les drones. Inspection des cultures, cartographie pour le Casier viticole informatisĂ© (CVI) ou les Zones de non-traitement (ZNT), pulvĂ©risation et Ă©pandage ou encore semis de couverts… Les possibilitĂ©s sont nombreuses et les entreprises lâont compris, puisque de plus en plus dâentre elles se spĂ©cialisent dans lâaccompagnement des agriculteurs, Ă lâimage dâAgribio Drone et ATP Drone. Toutes deux se renouvellent continuellement, bien que lâĂ©mergence du secteur dâactivitĂ© reste rĂ©cente. âPar exemple, on nous a demandĂ©s de faire des semis de couverts sur 1,50 mĂštre de large dans un verger dâamandier. 1,50 mĂštre, câest trĂšs Ă©troit pour un drone, donc il a fallu sâadapter, concevoir un kit spĂ©cial. Puis, finalement, on sâest rendu compte que les agriculteurs aussi ont des pratiques qui changent et que, globalement, il y a des similitudes dans les nouvelles