Il convient de noter que l’amendement visant à restreindre l’expérimentation aux produits autorisés en viticulture biologique a été rejeté.
Les expérimentations ont démontré que, même dans des conditions difficiles marquées par une forte pression de maladies telles que le mildiou, l’oïdium et le black rot en 2021, les résultats obtenus étaient au moins aussi bons qu’avec un traitement traditionnel. Un rapport complet des expérimentations a été transmis aux autorités compétentes, notamment l’ANSES, les ministères de l’Écologie, de la Santé et de l’Agriculture, afin de justifier et soutenir l’autorisation de l’utilisation de drones pour les traitements phytosanitaires dans certaines conditions spécifiques, telles que les pentes abruptes et l’utilisation de produits autorisés en agriculture biologique.
L’objectif final de cette démarche est de permettre l’homologation de cette pratique, ce qui permettrait aux viticulteurs exerçant sur des terrains en forte pente d’utiliser cette technique bénéfique pour la sécurité des opérateurs et la préservation de l’environnement.
Ici c’est une tout autre viticulture. Avec des pentes de 30 à plus de 60 %. Sur ce sol granitique, toute mécanisation est très difficile. Alors le tracteur n’a pas sa place. Mais traiter avec l’atomiseur à dos, c’est très pénible. Il y a les allers-retours pour remplir la cuve, la transpiration abondante sous la combinaison... Seul, c’est impossible. Pour une parcelle de 2000 à 6 000 m², l’idéal c’est d’être 4 personnes. Au domaine, pour entretenir les 8,5 hectares, nous sommes 4, avec des permanents formés. Mais s’il y a besoin de renfort, c’est très difficile de trouver du personnel pour traiter. Au fur et à mesure du traitement, la fatigue nous fait ralentir, on est concentré sur nos pieds pour éviter les faux pas et ne pas se blesser. On perd donc en précision et en efficacité. Voilà pourquoi traiter avec un drone, nous est apparu comme une solution très intéressante à tester. L’opérateur se place à un endroit fixe défini pour optimiser les trajets du drone, selon le plan de vol. Le drone permet d’intervenir sur des parcelles moins accessibles. Un confort inimaginable. Et le contact avec le produit est quasi inexistant, alors qu’on est dans un brouillard de produit avec l’atomiseur à dos. En plus, le drone offre une qualité de pulvérisation régulière. On peut traiter dans le sens horizontal, ou diagonal, au lieu de suivre les courbes de niveau comme avec l’atomiseur. Donc la couverture foliaire est bien meilleure. Je ne pensais pas qu’un jour, nous aurions un robot dans nos vignes. C’est pourtant le cas !
Olivier Clape, vigneron à Cornas, a participé aux essais conduits par la Chambre d’agriculture d’Ardèche en 2021
En ce qui concerne la santé et la sécurité des opérateurs, l’épandage de produits phytopharmaceutiques à l’aide d’un drone télé-piloté semble présenter un avantage significatif par rapport aux méthodes actuellement en vigueur dans la région Auvergne Rhône-Alpes. Cependant, compte tenu de la diversité des équipements et des pratiques, il est essentiel d’engager une réflexion visant à formuler des recommandations et des réglementations précises pour garantir au mieux la sécurité de cette pratique de pulvérisation par drone.
En lien avec les observations de la MSA dans le cadre de l’initiative PulvéDrone, il est pertinent de prendre en compte les éléments suivants :
– Favoriser les dispositifs sans contact pour la préparation de la bouillie et le remplissage du drone.
– Limiter autant que possible les étapes de transvasement, l’utilisation de contenants intermédiaires tels que des bidons, et l’usage d’accessoires tels que des éprouvettes graduées.
– L’intérêt d’une cuve amovible graduée, dotée d’une ouverture large et d’un bouchon sécurisé.
– L’importance de disposer d’une source d’eau claire sur le site permettant le nettoyage des salissures ainsi que le rinçage et le lavage du drone.
– Une réflexion à mener concernant le bac de rétention et la plateforme de décollage.
Toutes ces considérations contribueront à promouvoir une utilisation sécurisée et optimale de la pulvérisation par drone dans le domaine agricole.
Pour toute opération ne se conformant ni aux règles de la Catégorie Ouverte ni à celles des scénarios standards nationaux ou européens, un exploitant doit demander une autorisation d'exploitation à l'autorité de son pays d'enregistrement. Cette demande s'appuie sur la fourniture par l'exploitant d'une étude de sécurité réalisée selon la méthodologie SORA (Specific Operations Risk Assessment) définie en moyen acceptable de conformité (AMC) de l'article 11 du règlement (UE) 2019/947.
Guide de mise en oeuvre de la méthode SORA - 2021 (Considérations préliminaires)
Augustin Navarranne se tient à votre disposition pour aborder ces sujets
contact@agribio-drone.com
Ancien pilote de ROV sous-marins scientifiques
Télépilote de drones professionnels n° FRA-RP-8973
Titulaire d’un Certiphyto applicateur n° OF-0642-20364